L'INDE
Premières nouvelles! extraits d'un mail du 17-02-2001
Varanasi,
Le printemps devrait arriver bientôt chez vous, nous l'avons vu passer il y a
quelques jours, il est splendide.
L'Inde est pour moi, je le sais déjà le pays le plus troublant et le plus
magique de notre voyage. Il faut dire nous commençons par Varanasi, une ville envoûtante
dont je vous parlerai plus tard, Quand le flot des émotions se sera un peu calmé.
Daniel retrouve avec plaisir l'Inde de son premier voyage; Bastien aime l'Inde
car la vie y foisonne et les rencontres sont si faciles; Garance aussi apprécie
la ville mais elle est troublée par tous les cadeaux que les indiens lui font;
enfin Martin, pour qui ce n est pas vraiment cela. L'ambiance est trop forte et
le fatigue littéralement.
Des tonnes de bisous au curry.
Les Bachelier
PUSHKAR

Le
matin, nous nous levons avant le soleil, il fait frais et c'est bien agréable.
Le programme de la matinée, c'est une ballade à pied
jusqu'au temple en haut d'une petite montagne à une heure et demi environ.
En sortant de l'hôtel, il y a déjà de l'animation,
musiciens et Brahmane défilent dans la rue principale avec la statue d'un dieu
qu'ils ramèneront ensuite au temple.
A la sortie du village, nous prenons un Chai = thé au lait
avec de la bergamote, dans une petite gargote de rue.
Sur le chemin vers le temple, nous sommes rattrapés par un
chameau tirant une charrette. En nous voyant, le jeune homme s'arrête et nous
propose de monter, ce n'est pas de refus. Le jeune chameau de trois ans
s'appelle Ganesh, il nous entraîne au galop et nous n'en revenons pas de la
vitesse qu'il atteint.
Nous voilà au pied de la colline. De grandes marches de
pierres montent régulièrement. A mi chemin, se trouve un groupe de pèlerins,
tous de blanc vêtus, et nous les entendons réciter leurs prières. Une vieille
femme qui redescend nous sourit et nous met une petite marque rouge au front ;
elle nous explique plein de choses concernant le temple, mous nous ne la
comprenons pas. Un dernier sourire et l'on se salue.
La montée se fait tranquillement, la vue sur la petite cité
de Pushkar devient surprenante. Les maisons sont bleues ou blanches et entourent
avec de nombreux Ghats un petit lac.
Cette ville sainte est cernée de chaînes de moyennes
montagnes, de quelques champs bien verts et d'étendues arides. Tout là-haut le
temple trône sur un éperon rocheux. Nous allons un peu plus loin sur la crête
et le paysage est infini vers des espaces désertiques. Les petites montagnes
sont si bien dessinées qu'elles semblent juste sorties de terre.
Nous nous installons, pour le panorama. Le vent est fort et
chaud, un vrai plaisir. Quelques petits gâteaux secs, que nous partageons avec
une chienne borgne et ses deux petits ; le temps ne s'envole plus , c'est
merveilleux…
Après
une visite discrète au temple, c'est la descente. Une colonie de singes à
tête noire nous accompagne, Daniel leur donne les derniers biscuits ; ils
accourent de partout, les mères ont leur petit accroché sous le ventre, c'est
amusant sauf qu'ils montrent facilement les dents et ne paraissent pas si
farouches. Nous accélérons le pas.
Près d'un immense arbre, sans feuille, nous nous posons un
peu et en profitons pour admirer des petits perroquets verts à queue bleue et
tête rouge ou rose ; ils sont à ravir et leur envol nous laisse tout pantois.
A
l'entrée du village, la chaleur commence à peser et la première fontaine nous
rafraîchit comme il faut. Les rues sont bruyantes et colorées.
L'Inde est un bien beau pays.
Pushkar le 14 mars
2001
Extraits d'un
mail du 24-03-2001
Coucou
la France, Ici tout va plutôt bien, il fait très chaud, il y a des
chameaux et des gros touristes a chapeaux.
Nous sommes à Jaisalmer dans une petite ville du désert.
Nous dormons dans un palais des 1001 nuits.
La vie en Inde est toujours aussi colorée et joyeuse. Le temps est chaud, ici
il n a pas plu depuis un an.
Sinon, nous avons fait un kamel trip pendant trois jours, dans le désert, tous
seuls à dormir sous la belle étoile.
Bon vous voyez, tout va très
très bien.
C'est nous : Daniel, Catherine
Bastien, Martin et Garance. Eh, oui en direct de Jaisalmer. Il est neuf heures
du soir dans le fort du Désert. C est super Jaisalmer!
Maisons aux façades ciselées, remparts de pierres.
En Inde, là où Ganesh est un Dieu à tête d'éléphant. Au Rajasthan, dans le
désert du Tar, une ville, un désert: Jaisalmer.
Tout tout tout va bien. Et comment on est content de se "trimballer"
des parasites (Bastien et maman).
Hou là là, 3 jours d'escale
à Paris (baguette fraîche ... ) et puis l'Égypte.
On vous fait de très très gros bisous.
Nous entamons le huitième mois dans ce pays qu'on appelle l'Inde. Un milliard d'habitants,
autant de bouches à nourrir.
La vie est le théâtre de la vie avec ses beautés et ses misères, rien n'est
caché, le droit de vivre librement est pour tous (chacun doit suivre son
karma). L'Inde nous séduit et nous interroge.
Nous allons bien. C'est certain, c'est bientôt la fin du voyage.
Les
enfants sont contents de rentrer, ils ont tant d'histoires à vous raconter.
A bientôt.
TAJ
MAHAL
Une Histoire d'amour.

MUMTAZ MAHAL (1593 -
1631) était la femme favorite de l'empereur Shah Jahan. Née Arjumand Banu,
elle rencontra Shah Jahan pour la première fois quand elle avait quatorze ans,
à un bazar mensuel qui se tenait au palais. Ce fut le coup de foudre pour tous
les deux et sans tarder Shah Jahan acquit, de son père, l'assurance qu'il
l'épouserait.
Après leur mariage,
elle devint le constante, loyale et fidèle compagne de Shah Jahan. Elle mit au
monde quatorze enfants, dont sept seulement survécurent. Elle mourut en
couches, prématurément et tragiquement dans la dix-neuvième année de son
mariage.
SHAH JAHAN (1592 -
1666) Le Grand Moghol, rencontra Arjumand Banu à quinze ans, l'épousa et resta
amoureux d'elle jusqu'à leurs derniers jours ensembles. Il récompensa son
exceptionnelle loyauté en lui octroyant le titre de Mumtaz Mahal, l'élue du
palais, en lui donnant une autorité sur le sceau royal. Elle l'encouragea dans
sa passion de l'architecture, bien qu'elle ne vécut assez longtemps pour voir
la construction du Khas Mahal dans le Fort d'Agra ; son décès le poussa à
construire à sa mémoire le magnifique Taj Mahal, une des sept merveilles du
monde.
Inde Mars 2001
Un terrible chagrin
Après
la mort de sa femme, Shah Jahan s'enferma pendant une semaine, sans boire ni
manger, refusant de voir qui que ce soit. Ceux qui attendaient près de la
porte, entendaient un gémissement sourd et continu.
Il émergea le huitième
jour, un homme vieilli, ses cheveux avaient blanchi, son dos était courbé, son
visage ravagé par le chagrin.
Shah Jahan ne fut plus
jamais le même, Mumtaz Mahal avait été trop précieuse pour lui. Pendant 19
ans, elle avait été sa compagne de tous les moments, elle avait été sa
loyale conseillère, la mère de ses enfants et par dessus tout, sa bien-aimée.
Les
traditionnels quarante jours de deuil n'étaient pas suffisants pour elle. Un
deuil officiel de deux ans fut imposé dans tout le royaume et un triste silence
envahi le nord des Indes. Il n'y avait ni spectacle, ni amusement public, ni
musique, on n'utilisait aucun bijou, ni parfum, ni aucun autre luxe. Les
vêtements de couleur étaient interdits. Shah Jahan évitait lui-même de se
montrer en public. Celui qui avait hérité d'un immense empire parlait de
devenir fakir errant, il était si accablé que la mort ne semblait pas bien
loin pour lui non plus.
Au
plus profond de son désespoir, Shah
Jahan
avait pris la décision qui deviendrait
Son
obsession ; celle de construire un mausolée
D'une
telle beauté et si chaste, comme on
N'en
avait jamais vu. Cela seul
Serait
digne de Mumtaz Mahal
Inde Mars 2001
TAJ MAHAL - La construction
Shah Jahan avait invité
les architectes de l'Inde du sud, d'Égypte, de Birmanie, de Transcaucasie, de
Perse et du Sri Lanka à soumettre leur projet. Mais le Grand Mongol était
difficile et toutes les propositions furent rejetées. Si un des plans fut
accepté, le nom de l'auteur reste un mystère…


Le
Taj Mahal est en marbre blanc du Rajasthan.
Des
joyaux arrivèrent des quatre coins du monde pour orner le Taj.
Turquoise
du Tibet,
Lapis
Lazulis d'Afghanistan,
Jaspe
de Cambay,
Jade
et cristaux de Chine,
Rares
coquillages, nacre et coraux des profondeurs de l'Océan Indien,
Coralline
du Bagdad,
Chrysolite
d'Égypte,
Diamants
de Golgonda,
Quartz
et l'Himalaya,
Etc…
En tout, 43 variétés de
pierres précieuses et semi-précieuses.
En
1632 débuta la construction du Taj Mahal, pendant 22 ans 20 000 personnes
travaillèrent à sa construction. Les ouvriers furent recrutés dans toute
l'Inde ainsi qu'en Asie centrale ; certains furent ensuite amputés des mains ou
des pouces pour que la perfection du Taj ne puisse jamais être égalée.
La
rivière Yamuna avait été déviée jusqu'au pied des fondations pour avoir la
plus belle vue depuis sa tombe. On creusa un trou grand comme trois terrains de
football qui fut rempli de sédiments pour éviter les infiltrations d'eau, et
un énorme échafaudage en briques fut installé, on ne sait pas pourquoi on ne
se servit pas d'échafaudages traditionnels en bois.
On raconte que lorsque le
Taj Mahal fut achevé Shah Jahan apprit qu'il faudrait 5 ans pour enlever
l'échafaudage, apparemment il fit passer l'ordre que ceux qui enlèveraient les
briques pourraient les garder pour eux. On dit que la structure fut démantelée
en une nuit…
Pour la construction, l'or
et l'argent sont utilisés comme métaux communs, le marbre comme pierre
ordinaire.

Selon les inscriptions
au-dessus de la porte du Taj Mahal, la tombe fut achevée en 1642. Le reste du
complexe devait prendre 12 ans de plus ; alors les travaux furent terminés en
1654.
Inde Mars 2001
En Inde, nous avons vu :
 | Des buffles, des vaches et leur veau dans toutes les rues |
 | Des embouteillages de rickshaws |
 | Des chameaux entre des autobus et des scooters |
 | Un éléphant arrêté à un feu rouge |
 | Des colonies de paons dans les champs |
 | Des singes sur les toits des maisons |
 | Une truie et ses deux petits qui marchaient sur la voie ferrée |
 | Des dauphins roses du Gange |
 | De pauvres ours danseurs sur le bord des routes |
 | Des crémations en plein air |
 | Des familles qui vivent sur les trottoirs |
 | Des défilés, la nuit, avec néons portables et orchestre pour fêter un
mariage |
 | Des centaines de gens sur le toit d'un train |
 | Des lépreux qui mendiaient |
 | Le défilé des Sadhus tout nu pendant la Shivatri |
 | Des petites tasses de terre pour le boire le thé, que l'on jette au sol
après usage |
 | Une famille de cinq touristes avec 6 sacs à dos dans un seul rickshaw |
 | Une salle de restaurant toute enfumée : la spécialité du chef |
 | La saleté dans tous ses états et la poussière de près |
 | L'école dans la rue, entre les maisons |
 | Des petites filles, levées très tôt, qui vendent des fleurs le matin
avant d'aller à l'école |
 | Des femmes avec des bagues aux orteils, d'immenses anneaux dans le nez
attachés aux oreilles, des dizaines de bracelets aux bras, des petites
chaînes d'argent aux chevilles |
 | Des hommes avec d'énormes turbans sur la tête, de magnifiques moustaches
et des petites boucles d'oreilles, en forme de fleur, émaillées de rouge
et de vert |
 | Un Bhrahman de Pushkar qui proposait en échange d'une petite offrande, un
double Karma |
 | Des ânes décorés de rayures de peinture rose et blanche |
 | Un vendeur de thé ambulant avec sur la tête, posé sur son turban, sa
grosse gamelle de thé et son brasero et dans la main droite son immense
trépied |
 | Pour le festival de Pushkar, un temple illuminé, décoré comme un casino
à Noël |
 | Écrit sur un mur : "I was crying for shoes Till I saw a man without
feet" |
 | Des maisons d'un bleu inimaginable |
 | Des kilomètres de taudis avant Delhi |
Journal
L'album
d'Inde